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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 14:06

Il avait le coeur sur la main  
Et la cervelle dans la lune  
C'était un bon copain  
Il avait l'estomac dans les talons  
Et les yeux dans nos yeux  
C'était un triste copain  
Il avait la tête à l'envers  
Et le feu là où vous pensez  
Mais non quoi il avait le feu au derrière  
C'était un drôle de copain  
Quand il prenait ses jambes à son cou  
Il mettait son nez partout  
C'était un charmant copain  
Il avait une dent contre Étienne  
A la tienne Étienne à la tienne mon vieux  
C'était un amour de copain  
Il n'avait pas sa langue dans la poche  
Ni la main dans la poche du voisin  
Il ne pleurait jamais dans mon gilet  
C'était un copain  
C'était un bon copain.  
Robert Desnos.

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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 15:35

Blog en sommeil pour une durée indéterminée.

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8 juillet 2008 2 08 /07 /juillet /2008 16:07

La salle de cinéma est maintenant plongée dans l’obscurité. Les publicités défilent devant mes yeux mais je n’y prête aucune attention. Je repense à l’échange que je viens d’avoir avec Ariane. Et si elle disait vrai, si Fred n’était qu’un homme brutal, habilement dissimulé derrière les manières d’un gentil garçon. Que ferais-je sans les conseils d’Ariane ? Elle a une forte influence sur moi, j’en ai conscience mais j’ai tellement besoin d’elle. De son amitié si précieuse. A part ma sœur Nathalie, personne au monde ne se soucie de moi. Je fais partie de ces êtres transparents et ignorés que l’on voit sans regarder, à qui l’on parle sans écouter. Qu’importe ce qui peut nous arriver, qu’importent nos peines ou nos joies. Avec Ariane, c’est différent. Elle se préoccupe de moi en véritable amie. Me lier avec elle est bien la meilleure chose qui me soit arrivée depuis… depuis le drame. Ah ! Le film commence. J’arrête mes cogitations parce que je ne veux pas rater une miette de l’histoire. Jodie Foster, une fois de plus, dans un rôle de femme forte et combative. Une bonne soirée en perspective.

*

*  *

A vif, voilà un film dont le titre est parfaitement révélateur de l’état d’esprit de l’héroïne. La nuit s’étire sans vouloir disparaître. Nuit blanche. Nuit agitée à repenser à l’histoire de cette femme dont le compagnon est assassiné par des voyous qui la laisse, elle aussi, à l’article de la mort. L’ascension lente de la haine dans le cœur d’une femme à qui la vie souriait jusqu’alors. Conception d’un univers fait de violence dans lequel elle va se fondre afin de s’imposer en justicière. Main armée d’une vengeance aveugle animée par le désespoir et le chagrin. A la suite de chaque meurtre, cette quête de la plénitude intérieure sans cesse espérée. Bouleversant. La morale est sauve, le scénario ne peut exclure un « happy end » bien pensant et politiquement correct. Apanage des films américains, j’en ai l’habitude. Mais cette montée en puissance de la haine balayant toutes autres manifestations de sentiments reste l’atout majeur de ce film.

C’est ce que j’aurais dû faire quand… Acheter une arme et faire  justice moi-même. Voir crever ce gros porc, le voir expier dans la douleur, la bave aux lèvres. Ne plus penser à ses mains me pétrissant, à son haleine fétide, à son poids sur mon corps, à la brûlure dans mon ventre. Ne plus attendre avec angoisse dans cette cave obscure ses pas descendre l’escalier... Ne plus craindre le cliquetis dans la serrure annonciateur de mon calvaire. Ne plus entendre mes cris faisant écho dans ma mémoire… Peut-être pourrais-je trouver le sommeil, ne plus avoir peur de mon ombre, ne plus vivre en recluse, ne plus cracher sur mon corps…

 Et si l’héroïne de A vif avait raison, si la solution se trouvait dans la vengeance. Si tuer la vermine pouvait soulager… J’en discuterai à Ariane, elle sera de bon conseil, je n’en doute pas. Bon ! Je ne trouverai pas le sommeil cette nuit, c’est sûr. Il doit rester un pot de crème glacée dans le congélateur avec un paquet de sablés, ça fera l’affaire. Quelle pagaille dans mes DVD, je cherche Les accusées, j’ai besoin de revoir ce film, il me fait du bien. A la vue de certaines scènes, je vais devoir être forte et retenir mes larmes mais qu’importe puisqu’à la fin, justice est faite…

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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 18:04



Si tu n’existais pas, j’imagine très bien,

Mon âme en détresse, mon corps à l’agonie,

Une terre de douleur, je ne serai plus rien,

Qu’un être famélique ou un spectre sans vie.

 

Demeure en moi tel un ange silencieux,

N’éteint jamais le feu qui brûle en mon sein,

Dans l’opaque secret de nos désirs à deux,

Je rêve de tes bras, le bonheur m’appartient.

 

Ce soir ne parlons pas du mal, de la violence,

Je voudrais écouter ce que ton cœur me dit,

Dans la plénitude qu’offrent les instants de silence,

Les mots secrets de l’âme sont une mélodie…

 

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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 14:49

    Comment était ton père ?

    Sévère, oh ! Sévère, tu ne peux pas savoir ! A la maison, ça marchait droit, on le craignait parce qu’il usait de la ceinture. Je me souviens, une fois, j’ai reçu une raclée terrible, la plus terrible de mon enfance, je crois.

    Qu’avais-tu fait ?

    Ma petite sœur Yvette et moi dormions dans la chambre de nos parents et nous faisions un peu les folles dans notre lit alors que mon père voulait dormir. Il nous a menacées plusieurs fois de se lever pour nous ficher une rouste et ma sœur lui a répondu : Alors lève-toi ! Qu’est ce que tu attends ?  Mais elle a eu le temps de filer dans le lit de mes parents pendant que mon père attrapait sa ceinture. Ma pauvre ! J’ai pris la raclée et crois-moi, il n’y est pas allé de main morte. J’en ai gardé des traces sur le dos et les jambes pendant plusieurs semaines.

    Tu as payé pour l’insolence de ta sœur. Parle-moi encore un peu de lui.

    C’était un homme fort, très costaud mais pas très grand. Il souffrait d’une sorte de bronchite chronique à cause des gaz respirés pendant la Grande Guerre. Comme ma mère, il ne savait ni lire ni écrire. Vois-tu ! Il était autoritaire mais il aimait  bien rigoler avec nous. Je me souviens qu’il faisait des bruitages comiques en faisant vibrer sa voix tout en se tapotant la poitrine avec ses grandes mains. Il nous répétait souvent : Nous ne sommes peut-être pas riches mais nous sommes des gens honnêtes.  Nous comprenions le message, surtout les filles. Nous savions que son plus grand déshonneur serait de voir l’une d’entre nous tomber enceinte avant le mariage. Là, il nous aurait fichues à la porte, c’est sûr !

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15 juin 2008 7 15 /06 /juin /2008 14:48

Le serveur apporte les salades et détourne un peu l’attention. Cette diversion me permet d’éluder la question de Cécile. Le problème, c’est que la femme de cet après-midi est toujours dans ma tête. Son visage de nacre, son regard vert et profond martèlent mon crâne afin de s’imprimer dans chaque parcelle de mon cerveau… J’ai du mal à suivre la conversation, me perds dans mes pensées de plus en plus confuses. Le dessert arrive et je ne sais même plus ce que j’ai commandé. Margot me tend un fondant au chocolat noir… Ah oui ! Ce devait être cela… Mon regard est attiré vers une table, un peu en retrait… Mon Dieu ! J’hallucine, c’est incroyable… Elle est là…

Vêtue d’une longue robe blanche, taillée dans un tissu fluide et satiné, elle est assise seule, impassible... Ses  cheveux tirés sur sa nuque révèlent un visage opalin, elle me regarde… Ce n’est pas possible, elle doit regarder dans ma direction mais pas moi personnellement. Pourtant, c’est dans mes yeux qu’elle fixe les siens. L’incendie dans mon sang remonte vers mon visage, mon regard se trouble et je sens mon cœur tambouriner… Je ne peux rien contrôler, tout m’échappe, je suis transporté et à cet instant, je discerne... La lumière de Dieu sur cet ange… Oui ! J’en suis presque certain maintenant, cette femme est un ange.

     Fabien, ça va ? Qu’est ce que tu regardes ? Hé ! T’es avec nous ?

     Elle est là, regardez à la table du fond près de la porte, vous la voyez ?

Qu’ont-ils à me regarder comme des ahuris ? Frédéric ouvre la bouche mais aucun son ne sort. On dirait une carpe dans la bourriche. Il parle enfin.

     Mais il n’y a personne à cette table Fabien ! Il n’y a rien !

Ils le font exprès, ce n’est pas possible. Je la cherche, mais ou est-elle ? Je me lève pour balayer du regard les tables de la terrasse. Personne, elle s’est encore volatilisée… Ils ne me croiront jamais et vont me prendre pour un cinglé. D’ailleurs, je me demande si je ne suis pas en train de perdre la raison. Comme mon père, je vais peut-être finir dans un hôpital psychiatrique… Je n’ai jamais su comment ses symptômes étaient apparus, j’étais trop jeune… Seigneur ! Aidez-moi ! Je ne veux pas finir à l’asile…

Cet épisode pour le moins surréaliste à couper l’ambiance sympathique de notre soirée. Silencieux, Frédéric lance des regards interrogateurs en direction des filles qui ne pipent mots. Je leur explique. Je l’ai bien vue, là-bas. Elle me fixait… Oh ! Mes amis, je vous en supplie ! Croyez-moi !

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9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 16:50

Du plus loin qu’il se souvienne, il l’a sentie. Sa présence l’a toujours enveloppé. À plusieurs reprises, il a essayé de la chasser de sa vie. Elle était là. Encore là.

Sa famille l’a toujours fréquentée. Même si certains membres de son entourage ne l’apprécient pas. Elle est l’invitée de toutes les fêtes, de tous les moments importants et de tous les évènements heureux ou malheureux de la vie.

Ses parents, pour commencer l’ont accueillie dans le foyer comme une amie. Avec plaisir et convivialité. Etant enfant, il la détestait. Son opinion, bien sûr, ne comptait pas et il devait, de gré ou de force, la supporter chez lui. Elle était charmeuse, envoûtante, séduisante et il voyait bien que tout le monde succombait à son attraction.

Et puis, son tour est venu. Il a commencé, lui aussi, à la considérer d’un autre œil. Il s’est laissé envoûter. Sans se débattre, sans lutter, tout naturellement au fond. Puisqu’il ne pouvait pas l’extraire de sa vie autant l’y intégrer totalement.

Il s’est abandonné, peu à peu, à l’attrait de ses délices. Fusionnant voluptueusement avec Elle.

Lorsque les gens ont commencé à prendre conscience de la noirceur des ambitions d'Elle, beaucoup lui ont tourné le dos. Plus forts, plus combatifs ou peut-être moins enchantés.

Nombres de ses amis, plus obstinés, ont réussi une parfaite fusion avec Elle. Casimir, Simon, Fernand ou Barnabé pour ne citer qu’eux.

Car elle possède les secrets de la séduction et de l’attachement qu’on lui voue, une fois qu’on la connaît bien. Un philtre imparable.

Elle, l’envahissante, la charmeuse ne vieillit pas. Elle continue à séduire sans relâche afin que les hommes l’allument et se consument pour Elle.

Malgré la douceur et le plaisir qu’Elle prodigue à ceux qui la fréquentent, Elle est une destructrice, vous endommage la vie, le corps et l’âme, vous corrompt, vous écrase, vous compacte et finit par vous noircir entièrement.

Il se dit qu’en définitive, les rapports entre les hommes et Elle échappent au domaine de la psychologie. Il se dit qu’une analyse pourrait l’aider à comprendre pourquoi il la trouve si séduisante au point de ne pouvoir se passer d’Elle.

Ceux qui ne peuvent la quitter ne sont pas toujours conscients. Devenue la béquille sur laquelle ils s’appuient pour avancer, Elle remplace les élans maternels qui ne leur ont pas été manifestés durant leur enfance. Elle est le travail qu’ils ne trouvent pas, le remède illusoire à leur mal-être et pare leur manque de confiance en eux, en remplissant le vide, l’ennui. Elle est la femme ou l’homme qui les a abandonnés, Elle est comme leur ombre, une entité jumelle, fait partie d’eux, de leur personnalité et de leur moi profond.

Voilà la place qu'Elle tient dans sa vie depuis qu’il a atteint le degré de fusion le plus intime avec elle.

Depuis qu’Elle le hante et avant de tenter, une fois de plus, de la quitter, il se dit qu’il lui doit une dernière considération. L’appeler par son nom.

Cigarette…

 

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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 17:48

Au détour d’un virage, la vallée s'infléchit légèrement et Anna put distinguer, noyée dans la verdure, une demeure très ancienne aux murs de torchis ocre.  Un petit groupe d’enfants courut en direction du 4X4 en criant et forma une escorte jusqu’à l’entrée de la maison. Sautant et tournant autour du véhicule...

...Driss informa Anna  de l’absence de son père. Il était au souk pour affaires et rentrerait un peu tard.  Fadhma pria son hôte de la suivre à l’intérieur. L’invitée obtempéra. Passé la porte, un univers de silence et d’obscurité enveloppa la visiteuse. La majeure partie du rez-de-chaussée était occupée par les moutons. Annabelle suivit le frère et la sœur jusqu’à l’étage où la famille vivait, afin de bénéficier de la chaleur animale. Quelques parcimonieux rais de lumière filtraient à travers les grilles de fer forgé des fenêtres...

...Quelque peu intimidée, Annabelle suivit le petit groupe vers la grande pièce principale. Si dans bien des foyers de la région, les femmes et les hommes ne mangeaient pas autour de la même table, ce n’était pas le cas chez les Boumalk. Tahar, peut-être las de prendre seul ses repas, avait instauré depuis longtemps la mixité autour de la table. En revanche, lors de la visite de gens importants, tel l’imam du village, la tradition reprenait cours.

Tous se déchaussèrent et s’installèrent sur de moelleux coussins. Le lieu était entièrement recouvert de tapis en laine à dominante rouge et orange. Au centre, sur une table basse trônaient un imposant service à thé et un bouquet de roses odorantes. Dans le fond de la pièce, Anna reconnut un métier à tisser à plat sur lequel un ouvrage  était commencé. En se rapprochant, elle put admirer un tapis Kilim aux motifs géométriques. Driss ajouta que les femmes de sa famille s’adonnaient à cet artisanat depuis plusieurs générations afin de tisser des tapis pour leur habitat, enrichir la dot de leurs filles et parfois pour les vendre. Il n’y avait jamais deux motifs identiques. Chaque femme concevait et colorait son ouvrage à son goût. Dans la famille Boumalk, les tons rouges-orangers et les motifs rectilignes aux contours bleus étaient largement représentés. Comme une estampille.

Le repas se déroula dans une chaleureuse ambiance autour d’une salade de tomates et d’un tajine de mouton abondamment saupoudré de cumin. La ribambelle d’enfants s’était dispersée, seul Omar était resté pour s’asseoir auprès d’Annabelle et l’admirer secrètement.

   Mon neveu s’est entiché de toi ! Lança Driss en constatant les regards énamourés que l’enfant glissait vers l’invitée de ses grands-parents. Puis toute l’assemblée taquina le petit garçon en riant. Annabelle constata la joie et la bonne humeur régnant au sein de cette famille dont elle ne connaissait presque rien et se sentit plus à l’aise.

Il lui restait  à rencontrer Tahar, le patriarche. Driss lui avait dressé un portrait de son père révélant un homme aimable, instruit et tolérant mais la jeune femme ressentait, malgré tout, une certaine appréhension. Comment allait-il l’accueillir ? Quels sujets de conversation pourraient-ils aborder ensemble ? Quel regard porterait-il sur cette étrangère recherchant un peu de vérité ? Comprendrait-il sa quête ?

 Le repas terminé, elle proposa son aide à Fadhma et Yezza et se vit gentiment mais fermement éconduire sous le prétexte qu’elle était une invitée. Elle n’insista pas craignant de commettre une maladresse…

Alors que Driss lui faisait visiter les abords de la maison, elle aperçut un homme descendant la petite côte dans leur direction et menant une mule lourdement bâtée. Il marchait lentement et ses épaules voûtées accusaient le poids des ans. L’homme sec, de taille moyenne portait un burnous beige rayé de brun et une chéchia[8] bleue.

Surprise, Annabelle remarqua la frappante ressemblance entre le père et le fils.  Si ce n’étaient les ravines striant le visage de Tahar, peu de traits les différenciaient. L’homme donna l’accolade à son fils et se tourna immédiatement vers la jeune femme.

Il lui adressa un large sourire, révélant des incisives avancées. Ce défaut de dentition donnait à son visage un aspect étrangement juvénile et contrastait avec le reste de sa face. Il regarda fixement Anna dans les yeux, effaça un peu son large sourire et proclama d’une inflexion solennelle.

   Bonjour Annabelle Sauvin ! Je suis heureux de faire enfin votre connaissance. Driss m’a beaucoup parlé de vous, je connais donc vos tourments et j’espère que ces quelques jours chez nous mettront un peu de baume sur votre cœur et sur votre âme. Soyez  la bienvenue dans ma demeure. Rajouta le berbère en inclinant légèrement la tête.

Les inquiétudes d’Anna s’évanouirent subitement. Touchée en plein cœur par un homme qu’elle ne connaissait pas, il y moins de cinq minutes. Il venait de prononcer très exactement les paroles espérées. Emue, les larmes au bord des yeux, elle réussit malgré tout à le saluer et le remercia chaleureusement en le gratifiant d’un sourire cordial. Puis elle lui fit promettre de l’appeler Anna et de la tutoyer. Il accepta à la condition qu’elle le nomme simplement Tahar. Driss observa avec beaucoup d’attention la scène et se réjouit de l’entente  perceptible entre son père et son amie.

Tahar s’éloigna vers la cour de la maison afin de décharger la mule de son fardeau. Annabelle et Driss, quant à eux, poursuivirent la visite des lieux.

 Le hammam adossé à la bâtisse était chauffé par un four situé contre un de ses flancs. L’intérieur arrondi permettait aux pains plats de rester plaqués aux parois durant le temps de cuisson. Plus loin, des champs cultivés et des arbres fruitiers délimitaient la propriété de la famille. La plus impressionnante des plantations était sans nul doute l’oliveraie. Les olives et les produits ovins, laine et viande, constituaient la principale source de revenus des parents de Driss. La culture de légumes et de céréales apportant un complément substantiel, non négligeable.

*  *

*



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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 12:32

Un vent glacial soufflait sur les hauteurs de l’Atlas. Annabelle se félicita d’avoir emporté son chèche. Habilement ajusté par Driss, il couvrait parfaitement son crane et le bas de son visage. De violentes bourrasques étaient chargées de fins grains de poussière sablonneuse et la longue bande de tissu se révéla une excellente protection.

 De temps à autres, le guide stoppait le véhicule afin qu’Anna puisse observer le panorama tout à loisir. Au loin, se cachaient de petits villages à flanc de rochers, volontairement construit dans des matériaux leurs permettant de se fondre complètement dans le paysage. Ce mimétisme parfait impressionna beaucoup la jeune femme et Driss, en connaisseur de la région, s’amusa à attendre le dernier moment pour révéler l’emplacement de ces villages dissimulés. Tout heureux de surprendre son amie.

   Nous ne monterons pas jusqu’au sommet à 4167 m, il nous faudrait deux jours à l’allée et deux jours au retour mais j’ai prévu une belle balade dans le massif du Toubkal, il y a des chemins très faciles d’accès d’où l’on peut observer le mont. Expliqua le guide.

Des plantations de pommiers, d’oliviers et de noyers défilèrent sous leurs yeux puis en contemplant les jardins maraîchers plantés le long d’un magnifique torrent, ils surent qu’ils arrivaient au village d’Imlil.

Là, ils laissèrent le 4X4 et prirent un chemin pénétrant au cœur du massif du Toubkal. Au bout d’une longue marche sur un sentier grimpant sans discontinuer, le paysage commença à changer et si les oliviers étaient toujours présents, des eucalyptus et des cactus inondaient maintenant la végétation. Les deux amis cheminèrent encore longtemps avant de s’octroyer une pause bien méritée.

Tirant de leur sac à dos de quoi faire un copieux pique-nique, ils s’installèrent contre un rocher granitique et sans mot dire, s’extasièrent devant l’expression d’immensité s’offrant à eux.

 Au sud, culminait le Jbel Toubkal, coiffé d’un lumineux chapeau blanc. En maître des lieux, l’imposant pic surplombait, de part et d’autre, des chaînes montagneuses, subtile variation de coloris se dégradant du beige au gris. Au lointain, les étendues de verdures devenaient de minuscules tâches puis remontaient en pentes granitiques.

Un silence troublant régnait en ce lieu, il donnait à l’observateur une étrange sensation de sérénité et de communion avec la nature. Annabelle se dit qu’elle pourrait rester ici une éternité...

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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 13:41



Et l’amour et la vie ont la mort en instance,

 

Ils meurent tous deux dans l’âme en partance,

Il la vit et l’amour le prit avant la mort,

Car la vie, l’amour, la mort ont le même sort.

 

Et le ciel

 

Où l’amant et l’ami ont l’amour en muraille,

Où l’amant et l’amour fêtent les retrouvailles,

De l’ami enfoui l’âme de l’amant surgit,

Car l’amour réunit et l’amant et l’ami.

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