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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 09:58

L’amour, aussi bien que les flammes, ne peut survivre sans une impulsion continuelle, et il cesse de s’animer dès qu’il abandonne l’espoir et la crainte.
C'est très bateau comme blabla, je sais, mais je manque cruellement d'inspiration et de temps! Marrez-vous, c'est autorisé!

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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 12:51

Je viens de constater que certains de vos commentaires avaient disparu (ainsi que mes réponses!). Mauvaise manipulation ou problème de maintenance, je viens de les retrouver dans la corbeille. Ils ont repris le chemin des articles. Mille excuses.

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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 16:28


" Vive qui m'abandonne! Il me rend à moi-même." Montherlant.
"Une femme qui atteind la sérénité est une femme qui a abandonné le combat."  A Sylvestre.
"On fuit ceux envers qui on a trop d'obligations." Saint Onge.
"Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c'est bon pour les robinets." B Vian.
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26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 14:37

Comparable à un nid d’aigle solidement agrippé au renflement rocheux de la face ensoleillée d’un vallon, il était constitué d’une trentaine de maisonnettes aux murs de pierres sèches et aux toitures chapeautées de lauzes. S’adaptant au vertigineux dénivelé sur lequel il était bâti, Racoule était parcouru de passages et de chemins accidentés que seuls les animaux et les enfants arpentaient avec aisance.

Des traversiers cascadaient tout autour du village. Petits murets de pierres grises savamment imbriquées et comblées par une terre noire, acheminée péniblement à dos d’homme. Ce procédé élaboré afin de permettre à l’agriculture de survivre sur les flancs arides et schisteux d’une région inhospitalière, autorisait la vie à s’enraciner là où elle aurait dû demeurer stérile.

  Au-dessous du groupe de maisonnettes, la pente démesurée aboutissait dans un frais ruisseau aux gazouillis berçant. Sur l’autre face du vallon, l’ubac recouvert de châtaigniers, fournissait aux hommes et aux animaux le pain cévenol. Le fruit nourricier et salvateur. La châtaigne…

Les gens peuplant ce petit village étaient tous issus de vieille souche cévenole. Ils étaient à l’image de leur pays, rudes, courageux et sauvages. Héritage de leurs ancêtres camisards et reflet de l’âpreté d’une vie consacrée à tirer ressource d’une terre manquant de générosité.

Tous se connaissaient depuis toujours car on s’accrochait à Racoule du jour de sa naissance jusqu’à son trépas. Les liens de parenté, proches ou plus éloignés, unissaient les villageois depuis toujours. De tissages d’unions en amitiés sincères, cet amalgame de liens formait une toile d’araignée tenant fidèlement les habitants entre ses fils.

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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 17:59

"Je t’aimais comme un frère. Et plus, parce que je t’avais choisi, comme on choisit un cadeau... Toi, mon alter ego, comment accepter ton départ et pourquoi? Pourquoi avoir pris le chemin de la mort alors que la vie t’ouvrait les bras ? Mon ami, mon frère, je lis une fois de plus cette lettre; dernier message dans lequel tu exprimes tant de bonheur et d’optimisme. Tes mots traduisent la joie du grand départ comme un voyage merveilleux. Tu nous demandes pardon… il n’y a rien à pardonner à ceux qu’on aime mais se sentir exclu de tes derniers instants, ne pas comprendre les raisons de ta démarche nous plongent en plein désarrois. Nous avons tant de peine… Chaque jour sans toi est douleur. Chaque image de ton visage de cire est tourment. Le torrent de nos souvenirs abreuve nos pleurs…

L’eau scintille en myriades de points brillants nimbés de mes larmes. Je ne sais depuis combien de temps je suis là, assis sur la verte pelouse bordant notre fleuve adoré, à l’endroit précis où ton corps sans vie a été retrouvé. Au loin, deux violonistes interprètent un morceau empreint de tristesse, comme s’ils te rendaient un dernier hommage. La mélodie amplifie mon désespoir jusqu’à la noyade. Le naufrage de mon âme…"

Le mystique Fabien, la fragile Roxane, l'attachant petit Vincent et Frédéric l'ami dévoué dansent dans un roman; "Âmes de papier". Sortie prévue pour la rentrée littéraire aux éditions Thélès.

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 16:10

Parfois, lors de mes crises d’angoisse, je manipule mon pistolet et sa seule présence me réconforte. J’ai peur. La nuit ne me laisse aucun répit, mes cauchemars sont infernaux alors je sors mon arme de sous l’oreiller et je la presse contre ma joue. Sa froideur est synonyme de sa puissance…

 Hier soir, j’ai revu  Alien III. Sigourney Weaver, crâne rasé, déambulant dans une prison glauque au milieu de détenus violents. Les monstres de l’espace n’ont rien d’effrayant. Les hommes par contre… Tueurs en série, violeurs, pédophiles… la crème d’une société décadente. L’héroïne les mate et s’impose en force dans un univers hostile. Quel film ! Il m’a coûté mon dernier paquet de chips et deux boîtes de caramels au beurre salé. Je crois qu’il n’y a plus rien à manger dans l’appartement. Il faut que je trouve une solution mais je ne sortirai pas de chez moi. Nathalie ne cesse de téléphoner. Sa petite soeur n’est plus là pour le repas dominical. Personne à qui raconter les évènements survenus au boulot. Patrice, le mari taciturne, l’esprit trop préoccupé par le résultat des matchs de foot ne doit pas prêter attention aux bavardages de sa femme… Pourtant il est plutôt sympa mon beau-frère lorsqu’il accepte de participer à une conversation, ce qui est hélas trop rare. Fred téléphone souvent lui aussi, je ne réponds pas alors il inonde mon répondeur de messages inquiets que j’efface aussitôt.

Je réalise que je n’ai pas vérifié les verrous de la porte. Enfin Roxane ! Tu as contrôlé ces satanés verrous une bonne dizaine de fois et tu n’es pas sortie depuis. Je réalise aussi que cela fait des jours que je ne me suis pas lavée, ni changée. Je pue mais je m’en fous. Il me faut un film ! Panic room, génial ! Les prises de vue sont extraordinaires, dirigées de main de maître par Ridley Scott et Jodie Foster est une fois de plus prodigieuse dans un rôle de femme forte.

Je plonge dans l’image et la musique du film, là j’oublie. Je suis bien dans l’univers du septième art, c’est une forme de voyage pour moi, une déconnexion nécessaire. Vitale.

Quelqu’un sonne à la porte ! Je ne veux pas répondre. Je réduis le son. Silence, j’attends. On sonne avec insistance. Je ne bouge toujours pas. Maintenant, ça tambourine bruyamment.

   Ouvre-moi Roxane !

Merde ! C’est Fred !

   Je suis avec la concierge ! Ouvre s’il te plait, nous savons que tu es là !

Non ! Je ne veux pas leur ouvrir ! D’accord la concierge est là mais ce n’est pas une raison… Ne pas voir Fred… ne plus le revoir. Tout se reproduit. Sueurs, tremblements, nausées… J’ai peur, c’est un cauchemar, tout recommence ! Mais est-ce réellement Fred ?

   Roxane, ça va ? Tu es malade, blessée ? Si tu ne réponds pas, nous allons entrer.

J’entends un trousseau de clé tinter derrière la porte. Ils n’arriveront pas à ouvrir puisque j’ai ajouté un verrou. Laissez-moi tranquille ! Fichez le camp ! Mes suppliques restent muettes, je ne peux prononcer un mot, les sons meurent au fond de ma gorge. L’angoisse... mon arme ! La tenir en main ! Elle n’est jamais loin, prête à faire feu.

   Roxane ! C’est moi Fred ! Pour la dernière fois ouvre sinon je défonce cette fichue porte !

Il ment, il n’est pas Fred. J’en suis certaine. Le monstre, il essaie encore de m’avoir… Il est là tout proche, le porc. Il en a encore après moi. Non ! Plus jamais ton sous-sol, ton corps sur moi, sale vicieux. Plus jamais ton haleine… Non ! Non ! Mes pensées retentissent en moi et se mêlent à la voix d’Ariane. Elles me déchirent et m’ordonnent d’agir. Les sons ne veulent toujours pas sortir. Je crie intérieurement. Alors défonce-la cette fichue porte, je t’attends espèce de salaud ! Allez viens, approche ! Je suis prête. Pieds bien campés, bras légèrement tendus, arme au poing… en position de tir ! 

De grands coups font trembler le chambranle. La porte va céder. Un fracas assourdissant.

Vlan ! Elle cède...

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 14:54

Celebrindal et Eärendil attendaient sagement dans le paddock, Liam mit une étrille et une brosse dans les mains d’Anna et le bouchonnage commença. Les jeunes gens ne parlaient pas, probablement gênés après l’intimité des confidences dévoilées lors de leur dernière rencontre.

 Quand vint le moment de seller et de sangler, Anna rencontra des difficultés à serrer la sous-ventrière de la jument au ventre trop rond, Liam s’approcha et sangla avec force. Annabelle se troubla instantanément, il était près d’elle et leurs bustes, durant un court instant, furent en contact. Elle sentit l’odeur de sa peau, de ses cheveux et perçut le gonflement de ses muscles bandés par l’effort. Le frottement des ailes de papillon se mit en mouvement dans tout son corps. Son cœur tambourina, elle prit peur et recula instinctivement. Liam ne perçut pas son émoi et lui tendit les rênes de Celebrindal.

Le temps magnifique incitait à la promenade. Anna perchait sur la jument grise, retrouva les sensations familières de l’équitation. Comme nager ou faire du vélo, monter un cheval ne s’oublie pas.

Côte à côte, ils restèrent au pas et ne prononcèrent pas un mot durant un long moment puis au grand soulagement de Liam, Annabelle rompit le silence.

   Savez-vous comment j’avais baptisé vos chevaux avant de connaître leurs noms ?

   Non ! Dites-moi !

   Vous allez trouver que c’est une extraordinaire coïncidence !  Arod et Hasufel.

   Je savais que vous connaissiez Tolkien ! Vous l’aimez donc beaucoup, vous aussi ? Répondit Liam avec stupéfaction.

   Je l’adore serait plus juste !

   C’est mon auteur préféré ! Je ne sais combien de fois j’ai lu ses bouquins et je ne m’en lasse jamais ! S’exclama Liam en rattrapant Annabelle.

   « La maison est derrière, le monde est devant. Et il y a bien des chemins à parcourir. A travers les ombres jusqu’à l’orée de la nuit, jusqu’à ce que les étoiles soient toutes allumées. » Déclama Anna.

   La chanson des hobbits ! Dans… La communauté de l’anneau !

   Bravo !

   A moi maintenant !

   « Vert est le pays, fourni est le feuillage et les oiseaux chantent. Maintes fois d’une aube d’or. Cette terre s’éclairera et de nombreuses fleurs s’ouvriront avant que ne blanchissent les blés ».

   Voyons que je réfléchisse. C’est… euh… C’est tiré du chant des elfes dans le poème Le dernier vaisseau. Attendez ! Je cherche de quel livre c’est extrait… Les aventures de Tom Bombadil ! Lança Anna avec fierté.

   Alors là ! Je suis bluffé !

Contournant la rive du lac Corrib, les deux cavaliers aperçurent une longue bande sablonneuse et ne purent résister à lancer les chevaux au galop. Très vite, les foulées se rallongèrent et la simple galopade devint une course.

 A grands cris, Liam encouragea son cheval et la jument d’Annabelle, n’appréciant probablement pas d’être distancée, se fit une joie de rattraper son fils.

   Rendez-vous à la vieille maison du pêcheur ! Hurla le jeune homme.

Une grisante impression de liberté envahie Annabelle. Le visage offert au vent dans un paysage d’une fantastique beauté et la puissance de l’animal sous son corps firent remonter en elle une euphorie depuis longtemps oubliée. Une fonte dans les éléments naturels, une union corporelle et sensorielle avec l’animal…

 Ils arrivèrent presque en même temps au bout de la langue de sable. Encore grisés, ils mirent pied à terre et attachèrent les chevaux devant la maison du pêcheur, à vrai dire une simple cabane de bois.

   Vous avez apprécié cette petite course? Demanda Liam tout essoufflé.

   C’était merveilleux, il y a longtemps que je ne m’étais pas autant amusée !

   Venez ! Nous allons nous asseoir un moment sur les rochers, le temps pour les chevaux de récupérer !

Longeant un peu la rive, ils choisirent un emplacement duquel on embrassait un magnifique panorama. En ce lieu, le lac s’évasait et distinguer l’autre rive se révélait impossible. La surface peu profonde sur laquelle flottait une écume dansante, prenait de brillants reflets argentés. Anna et Liam en revinrent à parler littérature et découvrirent ainsi leur admiration commune pour bien d’autres auteurs. Mais le jeune homme brûlait de revenir à la conversation interrompue par l’arrivée d’Eileen quelques jours plus tôt. Il se lança.

   Annabelle, l’autre soir vous m’avez dit avoir compris que vous tourner vers les autres au lieu de vous apitoyer sur vous-même, vous aidait à vous retrouver. Vous m’avez également expliqué qu’aider votre prochain vous permettez de vous retrouver. Ai-je bien compris ?

   C’est tout à fait cela, en effet !

   Il y a quelque chose qui me chiffonne !

   Parlez !

   Votre obstination à vous montrer gentille envers moi alors que j’ai été si désagréable avec vous, le repas français, cette balade à cheval…

   Continuez Liam ! Je vous en prie !

   Vous faites tout cela pour m’aider et donc vous aider vous-même ! N’est ce pas ? Je suppose que je  suis l’instrument de votre guérison ! Votre thérapie en quelque sorte !

Annabelle se tourna afin de faire face à Liam et sourit.

   Dès l’instant où je vous ai vu et surtout après qu’Eileen m’ait raconté vos déboires, j’ai senti que j’avais pour mission de vous aider. Ne me demandez pas pourquoi car je n’en sais rien. Cela m’est venu comme ça, c’est tout !

Liam parut se replier et Anna décela sur son visage de la déception.

   Liam ! C’était au début, si je suis ici aujourd’hui c’est parce que vous m’êtes sympathique ! Vous êtes quelqu’un de bien Liam Hooker malgré votre côté irascible ! Finit-elle en riant.

   Merci mon Dieu ! Lança le jeune homme avec un évident soulagement. Puis il marqua un instant de silence et rajouta avec sérieux.

   Anna, j’ai un aveu à vous faire ! Ce n’est pas facile  pour moi… Vous m’avez parlé d’évènements, de sentiments ou de rencontres qui jouent parfois le rôle de déclic et vous ramène vers la lumière. Je voulais vous dire que vous n’avez pas d’effort à faire pour m’aider… Au moment où j’ai posé les yeux sur vous, j’ai su que c’était vous mon déclic…

Annabelle sentit le feu lui empourprer les joues et resta sans voix. Bien que touchée par la révélation de Liam, elle eut tout à coup envie de fuir, de ne plus rien entendre. Refusant d’admettre la réciprocité de ce sentiment, ses pensées allèrent à Bérenger que ses émotions coupables trahissaient. Une boule se forma au creux de sa gorge et les larmes lui vinrent aux yeux.

 Liam percevant son émoi lui prit délicatement la main et dit.

   Je suis navré si je vous fais de la peine ! Je ne voulais pas vous brusquer mais il fallait que je vous le dise ! Vous savez ce que j’ai dans le cœur maintenant…

   Je ne suis pas prête pour tout cela Liam. Je suis désolée, ne m’en veuillez pas ! Ce n’est en rien votre faute… C’est moi…

   Voulez-vous que nous soyons amis, tout de même ? Coupa le jeune homme.

   Oui ! Bien sûr !

Liam déploya un large et séduisant sourire puis il se mit debout et il ajouta avec taquinerie.

   J’ai un fichu caractère et beaucoup de défauts mais j’ai aussi une grande qualité !

   Ah oui ! Laquelle ?

   La patience…

 

 

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 10:55
Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel
Brodé de lumière d'or et de reflets d'argents
Le mystérieux secret, le secret éternel
De la nuit et du jour, de la vie et du temps

Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds
Mais tu sais je suis pauvre et je n'ai que mes rêves
Alors c'est de mes rêves qu'il faut te contenter
Marche doucement, car tu marches sur mes rêves
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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 19:09

C’est maintenant une interférence entre ma femme et moi. Un larsen qui vient grésiller au milieu de ce que je pensais n’être qu’harmonie. Le constat est amer et j’en veux à la vie. Oui à la vie. N’as-tu jamais eu cette sensation étrange d’être passé à côté d’une meilleure destinée ? De t’être fourvoyé sur la mauvaise voie ? C’est mon cas depuis ma rencontre avec cette femme. Pourquoi la vie ne nous a pas placés sur le même chemin plus tôt ? Je réalise que c’est auprès d’elle que je devrais être. Depuis toujours… Par ces yeux, je me découvre, je me forge, je suis vivant. Je suis. Je pourrais me fondre en elle pour renaître en nous. Mais c’est trop tard, il est toujours trop tard même si les poètes clament le contraire. Un sale tour du destin « Vous vous croiserez, vous vous reconnaitrez et devrez vous fuir… » Entre le sixième et le neuvième commandement. Il est loin le Sinaï et pourtant…

Cette femme, je ne l’ai jamais rêvée, comment aurais-je pu imaginer pareille osmose ? Elle s’est imposée à moi comme une évidence et maintenant, elle est en moi à chaque instant. Voir, entendre, goûter, sentir, toucher… Ces verbes n’ont plus de résonnance en moi parce que je ne peux les partager avec elle. Que me reste-t-il ? Paraître celui que tous veulent voir, sourire quand le cœur saigne, espérer quand l’âme n’a plus d’écho…

Se tenir debout mais se savoir mort en dedans.

 

 

 

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30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 16:41

A la mort de mon père et de mes oncles, emportés par une terrible épidémie de peste, j’avais atteint une trentaine d’années et je guerroyais aux côtés de Childebert II. Ce très jeune monarque mérovingien régnait sur la Bourgogne, Paris et l’Austrasie et m’avait en grande estime jusqu’à me réclamer auprès de lui lors de nos nombreuses campagnes. Une de celles-ci  nous mena sur les chemins de la Lombardie. Par une triste journée voilée de brumes épaisses, nous dûmes traverser un sentier étroit serpentant entre d’abruptes falaises ; configuration idéale pour tendre une embuscade. J’en fis part à mon roi mais à l’instant où, conscient du danger, il prit la décision de contourner le passage resserré, une horde armée jusqu’aux dents nous fondit dessus. La bataille fut impitoyable et le sang coula dans les deux camps. Je protégeais Childebert de mon corps lorsqu’un géant italien tenta de l’embrocher. Sain et sauf, le roi parvint courageusement à trucider la brute ainsi l’engagement prit fin sur notre victoire, l’ennemi en déroute. Au moment de compter nos pertes en soignant les blessés qui pouvaient l’être, le roi découvrit mon corps inerte, une lame profondément fichée dans mon abdomen. J’étais mourant.

On m’installa sous une tente, prestement dressée à la sortie du goulet meurtrier. D’après ce qui me fut rapporté plus tard, le roi ne quitta pas mon chevet, il ôta la lame et compressa lui même l’hémorragie. Triste et solennel, il sortit et proclama mon décès à la troupe assemblée autour du campement. Tous, du preux combattant au simple écuyer mirent genou à terre en hommage au grand guerrier que je fus. C’est à cet instant précis qu’une terrible quinte de toux me prit. Assis sur ma paillasse, les yeux révulsés par d’affreux spasmes pulmonaires, je vis débouler sous la tente le roi et deux frères d'arme. Je n’étais point mort. La plaie miraculeusement refermée ne laisser apparaître qu’une légère éraflure de teinte rosée... Ce fut un mystère, on parla de diablerie, de pouvoir divin, de tromperie mais jamais personne de devina la vérité. Comment auraient-ils pu savoir lorsqu’un secret est si bien gardé ? Le roi, trop heureux de savoir son fidèle ami en excellente santé, demanda promptement à la troupe de ne plus aborder l’énigme de la résurrection de Chlodebert le Puissant. Cela resterait une question sans réponse mais les ordres ne furent jamais désobéis. Je sus bien plus tard que ces hommes aguerris aux plus rudes combats, ayant tous un jour ou l’autre vu la mort en face, me craignirent dès cet instant et décidèrent conjointement de ne jamais rien perpétrer qui puisse déclencher mon courroux. C’est ainsi que je commençai à susciter la frayeur chez les mortels.

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